Loin de nous faire oublier les règles habituelles d’une bonne gestion, la crise devrait offrir à la France une occasion de mieux maîtriser ses dépenses et d’anticiper l’inévitable assainissement de ses finances publiques, estime l’entrepreneur Charles Beigbeder, dans une tribune publiée sur le site de la Fondation du Pont-Neuf.
Depuis quelques semaines, nous sommes nombreux à répéter, sans en être parfaitement certains, que la langue chinoise possède un seul mot pour signifier « crise » et « opportunité ». La période de turbulences économiques et de crispations sociales que nous traversons devrait nous permettre de vérifier si cette observation est juste ou si ce n’est qu’un lieu commun pour séminaires de management. C’est l’expérience qui nous éclairera à ce sujet : s’il est certain que nul ne pourra échapper à cette crise, qu’en est-il, en revanche, des opportunités qu’elle est censée nous offrir ? En ce qui concerne la France, ces opportunités pourraient se matérialiser dans un domaine tout à fait inattendu : celui des réformes structurelles, sachant qu’une des plus urgentes est celle de nos finances publiques.
Il n’est pas nécessaire d’être un sage chinois pour comprendre que les Etats auront un rôle décisif à jouer au cours des mois à venir – et qu’ils sont particulièrement mal outillés pour le jouer de façon satisfaisante. Partout en Europe, c’est vers les décideurs politiques que se tournent les ménages et les entreprises, espérant en recevoir les aides nécessaires pour surmonter la récession qui s’annonce. Or, ce réflexe trahit une confiance pour le moins excessive dans la capacité des autorités à fournir l’aide qu’on attend d’elles. Dans le cas de la France, cet espoir relève même de l’inconscience pure et simple. Disons-le franchement : le gouvernement n’a tout bonnement plus les moyens de faire quoi que ce soit pour nous. La gestion chaotique de la crise sanitaire nous en a donné un aperçu qui devrait faire réfléchir même les plus optimistes (ou les plus macronistes) de nos concitoyens.
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